le grand cafe des breves de comptoir – my name is aram

 

« Moi les singes ça me gêne, c’est vraiment trop proche de l’homme, ça se voit qu’on a été des singes quand le singe te regarde, moi ça ne me plaît pas d’avoir été un singe, les bébés singes, on a été ça, dans les arbres, moi ça ne me plaît pas, je dis pas que je les aime pas, je dis pas que je suis supérieur au singe, mais moi, un singe, ça me plaît pas, ils mangent des fruits, on mange des fruits, ça s’arrête là, je serais même le premier à leur donner des fruits, mais c’est gênant, le singe quand il épluche une banane, on dirait nous, on épluche pareil et on la mange pareil, les mêmes yeux que les singes quand on mange une banane, et moi ça me gêne, de ressembler à un singe quand je mange une banane ou que le singe ressemble à un homme quand il mange sa banane, trop proche de l’homme, trop proche, un éléphant qui mange une banane, franchement, je m’en fous pas mal, mais le singe, trop proche, c’est trop nous, trop nous… »

Jean-Marie Gourio, Le grand café des brèves de comptoir

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Mon oncle regarda le crapaud droit dans les yeux. Le crapaud regarda mon oncle droit dans les yeux. Pendant une bonne demi-minute, ils se regardèrent droit dans les yeux ; puis le crapaud détourna la tête et baissa les yeux à terre. Mon oncle poussa un soupir de soulagement. »

William Saroyan, My name is Aram

 

 

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