ETUDE DES REPRESENTATIONS DE LA NATURE EN GENERAL ET DES PRINCIPAUX AMENAGEMENTS DE LA VILLE ET DES ÎLES DE CHELLES EN PARTICULIER
Kévin PETIT kevinpetit21@gmail.com
Sommaire
Introduction Contexte géographique et géologique
Le rapport Homme/Nature au Paléolithique
Le rapport Homme/Nature au Néolithique
Le rapport Homme/Nature pendant l’Antiquité
Le rapport Homme/Nature pendant le Moyen-Âge
Le rapport Homme/Nature à l’époque Moderne
Le rapport Homme/Nature au XIXème siècle
Le rapport Homme/Nature au XXème et au début du XXIème siècle
Le rapport Homme/Nature demain
Le rapport Homme/Nature aujourd’hui
Bibliographie et sitographie
Table des figures
Introduction
La Réserve Naturelle Régionale des îles de Chelles est située au cœur du bassin parisien, à une vingtaine de kilomètres à l’Est de Paris.
Figure 1 : Localisation de la RNR en Seine-et-Marne, à l’est de l’Île-de-France
Trait rouge : Réserve Naturelle Régionale des îles de Chelles
D’une superficie totale de 5 ha, la réserve naturelle régionale des îles de Chelles est constituée d’un chapelet d’îles et d’îlots bordés par la rivière de la Marne. Si l’entrée des îles dans le troisième millénaire s’est effectuée sous le signe de la conservation, avec, notamment, un premier classement en 2001, elles n’ont pas toujours bénéficié de mesures de protection. En effet, elles furent utilisées à des fins sylvicoles au XIXème siècle et ont pu être, pendant des millénaires, le théâtre d’un trafic fluvial plus ou moins important. En fait, à l’échelle de l’Histoire humaine, la préoccupation pour les questions environnementales est très récente. Elle date du XIXème.
Après une brève description du contexte géologique du site d’étude, il sera ici question, à travers les îles et la Ville de Chelles, de l’histoire des représentations de la nature et de leurs conséquences en matière d’aménagement. Le but sera notamment de montrer que le rapport à notre « vulnérabilité » joue un rôle fondamental dans la structuration de notre rapport au monde. Dans cette optique, nous verrons que la sensibilisation à l’environnement peut prendre une dimension toute particulière.
Contexte géographique et géologique
Le bassin parisien s’est constitué pendant l’ère secondaire (De – 240 millions d’années à – 65 millions d’années) au gré des fluctuations climatiques, des transgressions et régressions marines correspondantes, et des mouvements liés à la tectonique des plaques.
Pour détailler, les mouvements maritimes ont déposé au cours des temps géologiques différents matériaux qui ont formé des couches sédimentaires. Sous le poids de ces couches le bassin s’est peu à peu affaissé, formant une assiette. Cette assiette a été travaillée par les différents processus érosifs et mouvements liés aux orogenèses (apparition des Alpes notamment).
Chelles
La Marne a été une actrice importante dans la constitution de la géographie du bassin parisien. A Chelles, au gré des glaciations, elle a creusé une large entaille dans le plateau calcaire de Brie et formé une vallée dans laquelle se trouvent actuellement Chelles et ses îles.
Sur la carte située ci-dessous, nous voyons les trois unités géographiques qui structurent la commune :
- Les fragments du plateau briard
- La terrasse de Marne et la plaine de Chelles
- Le lit majeur de la Marne
Figure 2 : Unités géographiques de la Ville de Chelles
Il y a encore quelques millénaires, la Marne formait un méandre qui coulait au pied de la Montagne de Chelles, butte-témoin détachée du plateau briard. La vallée devait-être, à l’origine, occupée par une multitude de chenaux formant un système en tresse.
Figure 3 : Système de tresse formé par la Marne
Le rapport Homme/Nature au Paléolithique
Une présence humaine à Chelles
Vers 400 000 avant Jésus-Christ, la trace d’un groupe humain est notée dans la vallée sur l’emplacement actuel de la commune de Chelles. En effet, ont pu être retrouvés et datés, des bifaces en silex et des restes d’animaux. A cette époque, l’Homme est en capacité d’agir sur le milieu mais de manière limitée. Etant nomade, il ne pratique que la chasse et la cueillette.
La naturalité des îles dépend principalement des conditions climatiques naturelles. Les activités humaines ne peuvent pas avoir d’influence conséquente sur elles.
Une vie symbiose avec la nature
Nous disposons très peu de données pour imaginer quel était exactement le rapport homme nature durant cette longue période. Toutefois, il est possible d’imaginer que l’Homme entretenant un rapport direct à la nature, ce dernier ne devait-être presque pas pensé, ré-fléchi. Nous pouvons légitimement supposer que la nature est principalement vécue.
Vers le Néolithique
A la fin du Paléolithique, vers –35 000 ans avant Jésus-Christ, pour des raisons qui seront certainement encore longtemps débattues, de premières formes d’art apparaissent. Parmi les premières productions artistiques on recense des fresques mais aussi des statuettes figurant notamment des femmes, souvent enceintes. Représentations de la mère et de la fécondité, elles sont considérées aujourd’hui comme des allégories de la mère nourricière et montrent le rapport filial que les hommes entretiennent avec la nature. Les premières formes d’art témoignent de la capacité humaine à se re-présenter la nature. Elle commence à être pensée.
Le rapport Homme/Nature au Néolithique
Parallèlement à cette « invention », qui constitue certainement la révolution humaine principale, il y a environ 10 000 ans, l’épisode interglaciaire que nous connaissons actuellement se met en place. En France, la chênaie mixte s’installe. Nous pouvons donc imaginer, qu’à cette époque, les îles se boisent.
Une première forme de rationalisation
Parallèlement au développement de l’art et au début de l’épisode interglaciaire, une révolution majeure s’effectue lorsque l’Homme commence à pratiquer l’agriculture. Cette invention, qui se conjuguera à l’apparition du fait urbain, marque un tournant irréversible dans l’histoire du rapport de l’Homme à la nature. A partir de cet instant, rien ne sera plus jamais comme avant. En effet, ayant pris conscience de lui-même, étant désormais avec-science (étymologie du mot con-science), l’Homme sait désormais qu’il est à la fois grand et vulnérable.
Blaise Pascal :« La grandeur de l’homme est grande en ce qu’il se connaît misérable. Un arbre ne se connaît pas misérable. C’est donc être misérable que de se connaître misérable ; mais c’est être grand que de connaître qu’on est misérable. Penser fait la grandeur de l’homme ».
On peut imaginer que l’aménagement de villes constitue une réponse à cette prise de conscience. Au sein de la cité, l’Homme peut protéger sa vulnérabilité et honorer le privilège de la pensée. Autour de dieux et de déesses dotés de personnalités propres, émergent des mythologies qui à la fois expliquent le monde et organisent la vie. Les tâches sociales se répartissent : il y a ceux qui administrent, ceux qui cultivent, ceux qui fabriquent, ceux qui combattent, ceux qui prient. A peu de choses près, cette répartition restera en vigueur au cœur de toutes les cités, puis des royaumes, des empires et des civilisations jusqu’à aujourd’hui.
Cette première forme de « rationalisation », selon la terminologie de Max Weber, du rapport à la nature sera confirmée par l’apparition de l’écriture. La nature sauvage n’apparaît désormais plus tout à fait comme une mère nourricière. Elle constitue aussi une menace.
A Chelles, de premières installations
A Chelles, durant le Néolithique, les terres sableuses et bien drainées du méandre accueillent plusieurs cultures. Les témoins de ces civilisations sont nombreux : outillages de silex, en particulier les haches polies mais aussi de nombreux autres instruments comme les pointes de flèches pour la chasse ou les herminettes destinées au travail agricole, la céramique mais aussi des outils en os (hameçon, emmanchement de hache, pic, …) et éléments de parures (bracelets en schiste ou en terre cuite, hache pendeloque).Une grande partie de ce mobilier témoigne de relations commerciales à distance comme le silex du Grand-Pressigny venant de Touraine ou encore les bracelets et haches en pierre dure venant des Alpes.
Vers l’Antiquité
Au cours du Néolithique, les capacités de représentation dont s’est doté l’Homme ont bouleversé son rapport à la Nature. Ces capacités d’action ont largement évolué. L’agriculture et la formation des premiers villages modifient considérablement le paysage. A cette époque où les cours d’eau constituent les principales voies de communication, il utilise et aménage la Marne pour le transport. Au delà de ces aspects directement perceptibles, le développement de l’agriculture expose les sols au ruissellement et contribue au charriage de nombreux sédiments par la Marne. Peu à peu le méandre passant au pied de la Montagne de Chelles se comble…
Le rapport Homme/Nature pendant l’Antiquité
La Chelles antique
A la fin de la période gauloise, la structuration progressive des habitats ont abouti à la création d’une ville avec ses monuments et ses quartiers organisés autour de voies. Au Ier s. av. J.-C., on discerne la division de l’espace en quartiers spécifiques : habitat et artisanat en centre ville de Chelles et à Gournay, port et commerce à l’ouest, le long du méandre, temple entre les deux pôles d’habitats. Dans le même temps des établissements agricoles sont installés en périphérie. La vocation principale de la ville est liée au regroupement et à la transformation de produits agricoles (farine, cuir et peaux, boucherie, salaison). On y trouve aussi d’autres artisanats comme la poterie et le travail du bronze. Sa position sur la Marne permet d’acheminer ces produits vers les chefs lieux de cité de Lutèce (Paris) et de Laticum (Meaux). C’est certainement à cette époque que sont constitués les chemins de halage permettant de diriger et tracter les bateaux.
Des mythologies qui ne font plus sens
La rationalisation du rapport à la nature a permis un développement sans précédent des techniques et des communautés humaines. Cependant, l’apparition du judaïsme et de la philosophie, en Grèce, vers 750 avant JC, remettent en question les mythologies développées. La nature est toujours perçue comme une source de fécondité (la Marne est appelée Matrona, l’idée de mère nourricière est donc toujours présente) mais d’aucuns dénoncent le caractère trop humain qui lui est prêté. Dieux et déesses semblent davantage justifier les mauvais penchants humains qu’organiser au mieux la vie des hommes. Platon formule, dans plusieurs de ses dialogues, des critiques contre les mythes et contre les poètes qui les racontent. Plutôt que de suivre ce qui ne semble plus faire sens, Socrate préfère s’en remettre, selon le précepte de Delphes, à la connaissance de soi. Selon lui, sans cette connaissance qui est identique à la sagesse et à la philosophie, l’homme est dans l’incapacité de savoir ce qui est bon pour lui et la Cité. Malgré sa condamnation à mort en 399 avant Jésus Christ, il aura et conserve aujourd’hui encore une influence notoire.
Vers le Moyen-Âge
Pendant l’Antiquité, mythologies et cités ne semblent plus systématiquement faire sens. Les hommes doutent qu’elles protègent réellement leur vulnérabilité et leur permettent d’honorer convenablement la pensée. A la suite de Platon, différentes écoles philosophiques se développent.
La vie et la mort de Jésus-Christ sous l’occupation romaine, débouchera sur la constitution d’un nouveau monothéisme qui bouleversera encore les conceptions mythologiques et l’ordre politique établi en occident.
Les inégalités qu’ont pu engendrer les premières croyances ont conduit les hommes à remettre en question la représentation mythologique du monde. Philosophes et Pères de l’Eglise veulent battre en brèche les conceptions magiques de leurs ancêtres. Ces remises en question, les conflits internes qu’elles susciteront et les multiples attaques barbares auront raison de l’Empire romain d’occident qui prend fin en 476 après JC.
A Chelles, le comblement définitif du méandre de la Marne, à la fin du Ier siècle, conduit à un déclin qui durera jusqu’au Vème siècle.
Le rapport Homme/Nature pendant le Moyen-Âge
A partir du Vème siècle, un nouveau rapport Homme/nature basé sur les précédentes remises en question prend forme. L’idée d’un Dieu unique qu’il « faut aimer en Esprit et en Vérité » s’impose et rend plus abstraite la rationalisation du rapport à la nature. Le rapport se « spiritualise ». En occident, cette spiritualisation est avant tout issue de réflexions théologiques menées par des hommes. Ainsi, « au ciel », le masculin l’emporte peu à peu sur le féminin et les sociétés patriarcales se développent. Pour l’autorité spirituelle qu’est l’Eglise, la nature est désormais perçue comme un espace à conquérir (à « convertir »). Pour ce faire, elle s’appuie en grande partie sur l’organisation administrative laissée par les romains.
Chelles et ses îles au Moyen-Âge
Au début du Moyen-âge, à Chelles, des bâtiments subsistant de l’époque gallo-romaine servent de palais aux rois mérovingiens. C’est à ce moment qu’apparaît le nom de la ville, « Villa Caliensis », puis
« Kala ». Clotilde, veuve de Clovis, fonde, au VIème siècle, une première église : l’église St-Georges. Au milieu du VIIème siècle, la reine Bathilde fonde une abbaye. Ce monastère, féminin, deviendra un des plus importants de l’Occident, en particulier sous l’abbesse Gisèle, sœur de Charlemagne. Possédant une bonne partie des terres, l’Abbaye stimule la mise en valeur agraire du territoire : les marais de la plaine alluviale sont drainés grâce à de multiples fossés, permettant l’élevage et les cultures nécessaires au village. La Marne est à la fois utilisée pour le transport de matériaux et pour sa force motrice. Des moulins sont construits le long des berges. On peut imaginer, durant le Moyen- âge, que les îles, étant donné leur difficulté d’accès, n’ont pas d’utilité particulière. Peut-être peuvent-elles être utilisées sporadiquement pour la pêche.
Une spiritualisation du rapport à la nature
L’Eglise prend en charge à la fois la conquête de la nature et l’apprivoisement d’une nature humaine perçue comme « pécheresse ». En se référant à l’autorité spirituelle qu’est l’Eglise, l’Homme peut protéger sa vulnérabilité et honorer le privilège de la pensée.
Vers les Temps Modernes
Après l’épuisement des conceptions mythologiques, les conceptions théologiques donnent un sens nouveau au rapport Homme/nature. Cette nouvelle représentation dont l’Eglise est détentrice est largement partagée. Cependant, les ecclésiastiques, largement investis dans la gouvernance des états et parfois obnubilés par les luttes de pouvoir, perdent, régulièrement, le lien avec les idéaux du message évangélique. L’exemple de l’Inquisition en est une preuve indéniable. Si l’apparition de multiples réformes, des universités, de nouveaux ordres tentent de renouer avec un Dieu dit « d’amour », l’apparition au XVème siècle de l’humanisme, mettra à mal le monopole religieux de l’Eglise romaine…
Le rapport Homme/nature à l’époque Moderne
Le projet humaniste qui naît en Italie à la fin du XIVème siècle consiste à mettre l’Homme au centre de tout en affirmant sa dignité, sa liberté et ses capacités de connaissance (sa raison). La conception ecclésiastique d’une nature humaine pécheresse est remise en question.
L’apparition de l’humanisme relève à la fois de facteurs internes à l’évolution du christianisme et de facteurs nouveaux dont trois sont particulièrement déterminants : la redécouverte de l’Antiquité avec la traduction de grands auteurs grecs et romains, l’invention de l’imprimerie qui permet une plus large diffusion du savoir et l’émancipation des sciences de la tutelle de la religion. Cette dernière a notamment été rendue possible par la réfutation des positions religieuses sur la forme de la Terre et sa position dans la galaxie. Les scientifiques en s’appuyant sur la raison humaine ont en effet démontré que la Terre était ronde et qu’elle tournait autour du soleil.
Ce développement des sciences amènera un scientifique suédois, Carl von Linné, à jeter les bases du système moderne de la nomenclature binominale. Il est considéré aujourd’hui comme un des pères de l’écologie moderne.
A Chelles, une abbaye, sur les bords de Marne, des moulins
Tout au long de la période moderne, des abbesses se succèdent à Chelles. En 1543, par exemple, c’est Renée de Bourbon, descendante de Saint Louis et sœur du roi de Navarre, qui devient la quarante-huitième abbesse de Chelles. Au début du XVIIIe siècle, l’abbesse n’est autre que la fille du régent, Louise-Adélaïde d’Orléans. Chelles devient alors une véritable résidence royale. À cette période, les abbesses de la commune cumulent les droits de justice, et de nombreux attributs qui en découlent : elles perçoivent notamment des taxes sur les activités économiques des Chellois : vigne, boucherie, maçonnerie, etc.
En 1755, les entrées principales de la seigneurie sont marquées par des bornes de pierre dont une seule subsiste aujourd’hui sur les bords de Marne. En 1790, l’abbaye est supprimée. Elle est vendue comme bien national en 1796, puis pillée, et détruite pendant la période révolutionnaire.
Figure 4 : Borne de pierre marquant l’entrée sud-est de la Ville de Chelles
Cette borne a été découverte par Mr Lucien FOLLET en 2002
Comme pour la période moyenâgeuse, on peut imaginer que les îles peuvent être utilisées pour la pêche. La Marne est toujours utilisée pour la batellerie et la meunerie. Quatre moulins répartis sur une distance de 1 200 mètres fonctionnent sur la rive droite de la Marne. Certains d’entre eux étaient très certainement des moulins-bateaux.
Figure 5 : Chelles en 1740
Un rapport individuel à la nature
Pour Descartes, en attribuant à l’Homme la raison, Dieu lui a donné les moyens d’administrer la nature. Dans son Discours de la méthode, il annonce que l’homme pourra se rendre « comme maître et possesseur de la nature« .L’idée d’une conquête de la nature demeure mais elle n’est plus uniquement le fait d’une autorité spirituelle toute puissante. Ce sont essentiellement les laïcs, avec l’aide d’une Eglise souvent compromise, qui gèrent désormais les territoires.
Au XVIIIème, Voltaire luttera contre la compromission des clercs. Il dira : « Si l’on veut bien y faire attention, la religion catholique, apostolique et romaine est, dans toutes ces cérémonies et dans tous ses dogmes, l’opposé de la religion de Jésus« .
Grâce à la raison, l’Homme et la société sont à même de gérer par eux-mêmes la nature de manière rationnelle. La nature est perçue comme un potentiel dont l’Homme peut tirer parti. La nature, potentiellement, est au service de l’individu.
Vers l’époque contemporaine
Les inégalités qu’ont pu engendrer la domination de l’Eglise ont conduit les hommes à remettre en question l’interprétation théologique du monde. Les successeurs de Descartes ont souhaité rompre avec la toute puissance ecclésiale et garantir, grâce au concept de raison, l’émancipation de l’individu et de la société. Ces remises en question conduiront à la Révolution française en 1789.
Si la plupart des philosophes des Lumières se sont moins insurgés contre l’idée de Dieu que contre une forme d’autoritarisme, leurs prédécesseurs, au XIXème siècle, prendront de plus en plus de distance avec eux. Les nouvelles idéologies qui apparaîtront seront censées, à travers les états- nations, garantir la défense des nouveaux droits de l’Homme et du citoyen.
Le rapport Homme/nature au XIXème siècle
Si la majorité des philosophes des Lumières ne condamnent pas plus le christianisme dont ils s’inspirent que la croyance en un Dieu, les penseurs du XIXème vont peu à peu prendre leurs distances avec l’idée de Dieu. Auguste Comte affirmera, dans son Cours de philosophie positive, que l’humanité évolue du stade théologique vers le stade métaphysique, puis vers le stade scientifique ou positiviste. Selon lui, c’est à ce troisième stade que l’homme cesse enfin de se poser la question infantile du « pourquoi » pour ne s’intéresser qu’aux faits et au « comment » des choses, ce qui est le propre de la science. Selon lui, ce stade positiviste sera pleinement réalisé lorsque toutes les activités humaines – le politique, le droit, la morale, l’économie – seront fondées uniquement sur la méthode scientifique d’observation et d’expérimentation. Comte nomme sociologie une science suprême permettant d’accéder à une société totalement rationnelle, productive et pacifique gouvernée par une élite de scientifiques et de techniciens positivistes.
Chelles et ses îles au XIXème
Les bouleversements économiques du début du XIXème siècle influencent peu la croissance urbaine chelloise. La construction du chemin de fer Paris-Meaux, en 1849, l’implantation de quelques activités nouvelles et la mise en service du canal en 1865 (qui a pour but de faciliter un transport pouvant s’avérer délicat sur la Marne, notamment au niveau des îles) n’entrainent pas une croissance sensible de la population. Elle n’atteint que 3000 habitants en 1886. La distance de Paris, l’éloignement de la gare du village et surtout les inondations en sont les principales causes. Le canal et la voie de chemin de fer créent deux coupures entre le bourg et la Marne qui auront un fort impact sur le développement urbain futur.
Au XIXème siècle, le chocolatier Menier, s’installe à Noisiel. Il acquière le moulin, les îles et fait construire un barrage sur la Marne. Cet édifice interdira toute navigation sur la partie de la rivière allant de Vaires-sur-Marne à Neuilly-sur-Marne. A cette époque, les îles sont entretenues avec une coupe régulière de bois de peupliers. Arbres à croissance rapide, ils servent à la fabrication des emballages pour conditionner et transporter le chocolat.
Figure 6 : Bûcherons sur l’île Refuge
L’exploitation de la nature
La science moderne dicte le rapport à la nature. Observation et expérimentation permettent de mieux comprendre les phénomènes naturels, de les « désenchanter » et de proposer des nouveaux modes d’exploitation. Ces modes d’exploitation, encore en vigueur aujourd’hui pour une grande part, considèrent la nature comme un ensemble de ressources naturelles dont l’exploitation doit être la plus efficace possible. Il ne s’agit plus désormais de « gérer rationnellement » les ressources mais de les exploiter rationnellement en optimisant cette ressource au maximum pour atteindre une production maximale à moindre investissement. La nature doit-être domptée, orientée. Ses rendements doivent être maximisés.
La nature doit être au service du privilège humain qu’est la pensée.
Vers le XXème
C’est au moment même où le positivisme pense pouvoir se « débarrasser » de la nature et de ses aléas que Carl Gustav Jung, à la suite de Freud, les redécouvre au sein même de la psyché sous la forme de « l’inconscient ».
Parallèlement, la révolution industrielle a de telles conséquences pour l’environnement, qu’au milieu du XIXème, certains pays européen comme l’Angleterre, l’Allemagne ou la Suède commencent à protéger quelques milieux naturels. En France, la première réserve naturelle est crée en 1863 dans la forêt de Fontainebleau. C’est le début d’une politique de conservation de la nature qui se structurera véritablement au début du XXème siècle.
Le rapport Homme/nature au XXème et au début du XXIème siècle
Si la conception d’une nature désacralisée, n’ayant pour autre but que de servir les besoins humains, a permis un essor sans précédent des sociétés, les hommes prennent conscience, au XXème siècle, du caractère fini des ressources naturelles.
Nous nous souvenons qu’à la fin du Moyen-âge, la redécouverte de l’Antiquité, l’invention de l’imprimerie et l’émancipation des sciences avaient constitués des facteurs déterminants pour l’évolution des représentations. Il est intéressant de noter, qu’au XXème, nous retrouvons des facteurs similaires :
- Pour la diffusion du savoir : l’invention d’Internet
- Pour l’émancipation : la libération féminine
- Pour la connaissance : la découverte de l’inconscient
Cependant, cette période a aussi vu l’emprise de l’Homme prendre sur les milieux une ampleur inédite.
Chelles au XXème
A partir de 1890 et jusqu’à la Première guerre mondiale, les lotissements vont se succéder aux abords de la gare (Chelles-Gare en 1889, avenue Nast en 1890, l’Union en 1891, Chelles Nouveau en 1899, Domaine en 1901…). En même temps naît le quartier des Coudreaux avec sept lotissements qui se succèdent de 1896 à 1920. La crue de 1910 touchera Chelles de façon majeure.
Dans la première décennie du XXème siècle, apparaît donc la ville «éparpillée» entre le centre ancien, le quartier de la gare et les Coudreaux. Puis, à partir de 1913 commence la construction du lotissement de Chantereine, nouvelle implantation à l’écart du centre ville traditionnel, qui durera jusqu’en 1934. Après la construction de la gare de triage en 1924, une importante cité ouvrière se réalise à partir de 1926. Une part importante des espaces naturels sera consommée durant cette période. La population atteindra 14.000 habitants en 1936.
Figure 7 : Chelles dans la première partie du XXème siècle
En 1955, Chelles connaît une seconde inondation d’importance. Toutefois, elle n’empêche pas l’après-guerre de connaître un accroissement considérable de la population. Des opérations HLM, de grands ensembles, des zones d’équipement et d’activités apparaissent. Après 1975, le processus d’étalement s’effectue sous forme de multiples lotissements. Ce type d’opération se poursuit jusque dans les années 90 et jusqu’à aujourd’hui pour des opérations de moindre taille venant « boucler » le processus. Chelles compte en 2012 plus de 50 000 habitants.
Figure 8 : Chelles en 2006
La Marne
Au XXème siècle, la force motrice et la capacité de transport des cours d’eau sont supplantées par le développement de la motorisation et du transport routier. L’orientation des fleuves et rivières change. Au début du XXème siècle, la Marne et ses berges, espaces dégagés et peu urbanisés, deviennent un lieu de détente et de loisirs : baignade, plage, pêche, canotage et guinguettes. La Belle Epoque et l’Entre-deux-guerres sont les périodes phares et fastes. Après la Seconde Guerre Mondiale, avec le développement de nouvelles activités de loisirs et des voyages au loin, les bords de Marne perdent leur dimension récréative.
Les îles de Chelles
Dans la première moitié du XXème siècle, le chocolatier Menier délaisse le moulin et les îles. Ces dernières, situées dans une partie de la Marne désormais non navigable, sont peu à peu délaissées. De cet abandon, résultera l’appellation « Îles Mortes » qui perdurera jusqu’en 2008.
Figure 9 : Baignade en Marne
Après les années 50, les activités de loisirs de bords d’eau déclinent. La baignade en Marne est interdite dans les années 60.
Rendues à la nature, les îles de Chelles deviennent un site refuge pour la faune et la flore. A la fin des années quatre-vingt, le Héron cendré, puis le Grand cormoran apparaissent sur le site. Dans les années 90, l’île aux Pinsons se voit occupée par un étrange habitant (cf article ci-dessous).
Figure 10 : Article du journal la Marne (31 août 1995)
En 1991, l’ancienne municipalité chelloise prévoit, sur le site, l’implantation d’une marina de plusieurs centaines d’habitations. Sur requête de l’association des Riverains des bords de Marne, qui réclame un classement des îles, le projet est annulé par le Tribunal Administratif de Versailles.
Afin de consolider les berges, des travaux de protection sont entrepris à partir de 1992. Ils consistent essentiellement en des enrochements et en la pose de dalles en béton sur les berges et les îles.
Figure 11 : Les îlots jumeaux en 1995
Suite à la découverte par les inspecteurs de la DIREN, d’espèces classées au niveau régional, ces travaux seront stoppés en décembre 1996. Sont notamment recensées à l’époque, le Martin- pêcheur, le Pic épeiche pour l’avifaune et la Grande Cuscute et la Cardamine Impatience pour la flore. Après renégociation du Contrat régional, un aménagement plus respectueux des berges et des îles est entrepris. Moins couteux, ils permettent la mise en place d’une passerelle flottante entre Vaires-sur-Marne et Noisiel.
Figure 12 : Berges fascinés sur l’Île Cardamine
Dans le même temps, sur demande de la DIREN, l’Association des riverains des bords de Marne effectue des recherches afin de nommer chaque île de Chelles. Des premiers travaux de gestion écologique sont également entrepris. Ils consistent notamment à abattre certains gros peupliers et à les laisser sur place afin de favoriser la biodiversité associée au bois mort.
Figure 13 : Cartographie des Îles de Chelles
Le 8 février 2001, les Îles de Chelles, à l’époque appelées « Îles Mortes », sont classées Réserve Naturelle Volontaire par arrêté préfectoral. Le 27 novembre 2008, en application de la loi n°2002-276 du 27 février 2002 (JO du 28/02/02) relative à la démocratie de proximité, la Réserve Naturelle Volontaire des Îles Mortes devient la Réserve Naturelle Régionale des Îles de Chelles. En parallèle, par voie de convention, la Communauté d’agglomération Marne et Chantereine est désignée gestionnaire du site.
En 2008, pour la mise en œuvre d’un premier plan de gestion élaboré en 2004 et mis à jour en 2008, le Conseil Régional attribue à la Communauté d’agglomération des aides financières. Confrontée à des difficultés, la Communauté d’agglomération Marne et Chantereine ne peut mettre en œuvre les mesures prévues. Ce n’est qu’en 2012 que le recrutement d’un conservateur réenclenche le processus de suivi et de gestion de la réserve.
Des idéologies usées
L’apparition de limites naturelles, jusque là inconnues, a profondément modifié les représentations du rapport Homme/nature. Si, pour reprendre l’image de Blaise Pascal, l’arbre ne se sait toujours pas misérable, l’Homme connaît maintenant sa fragilité. La notion de roseau n’est plus uniquement applicable à l’Homme, elle l’est également à notre planète.
Une nouvelle représentation permettant de préserver les ressources, de limiter les émissions de gaz à effet de serre et de classer certains milieux naturels apparaît. Cependant, elle est encore loin de faire consensus. Tandis que certains militeraient presque pour un retour à l’âge de pierre, d’autres pensent que l’avenir devra forcément passer par les OGM et les nanotechnologies.
D’une manière générale, il nous semble encore difficile de penser autrement la nature que comme une ressource. Même dans la Convention de Rio sur la diversité biologique, les termes « utilisation », « partage », « avantages » et « exploitation » sont présents. Nous parlons aussi souvent des « services » rendus par la nature. Pendant ce temps, au niveau mondial, le fait urbain, consommateur important de ressources et d’espaces, ne cesse de croître. En 2006, 50 % de la population est urbaine.
Vers demain
Depuis la révolution Néolithique, les principales représentations humaines ont situé les communautés humaines, puis l’individu, en dehors de la nature. Aujourd’hui, les physiciens quantiques découvrent qu’on ne peut comprendre aucun phénomène sans inclure l’observateur. On ne peut donc appréhender correctement la nature, établir une juste relation avec elle, sans savoir appréhender notre propre vulnérabilité, notre propre fragilité.
Si les murs de nos cités et de la raison doivent la protéger, ils ne doivent pas nous en couper. Nous y sommes fondamentalement liés.
Serge Carfantan, philosophe, écrit : « C’est à tort que l’on a voulu opposer l’Homme et la nature, aussi bien d’un point de vue théorique, que d’un point de vue pratique et technique. […] L’Homme ne peut pas sortir de la nature ni seulement s’imaginer qu’il n’en fait pas partie. Il peut seulement le croire en ne considérant en lui-même que la pensée. » Une utilisation abusive de la raison peut mettre un voile sur notre naturalité mais cette dernière ne disparaît pas pour autant.
Le rapport Homme/nature demain
Sommes-nous parvenus à la fin de l’exploitation de la nature ou nous dirigeons-nous vers une extinction massive de la vie sur Terre ? Vivrons-nous, demain, le meilleur des mondes tel qu’a pu le décrire Aldous Huxley ou saurons-nous nous entendre sur le juste rapport à avoir à la nature, à notre nature ?
Nul ne sait. Aujourd’hui, l’approche systémique qui peut inclure la notion d’écocitoyenneté semble faire sens. Ce nouveau cadre de pensée a certainement du bon. Toutefois, il importe, dès maintenant, d’appréhender ses limites afin d’éviter de tomber dans des excès qui pourraient s’avérer néfastes. En effet, notre enquête a démontré que si l’Homme a toujours trouvé des réponses aux crises imaginaires qu’il rencontrait, s’il a toujours su trouver des cultures pour expliquer et vivre sa vulnérabilité, ses découvertes finissaient toutes, systématiquement, à force de récupération et d’instrumentalisation, par s’épuiser.
Afin d’éviter ces épuisements, il nous faut comprendre que nos difficultés sont certainement moins liées aux cadres de pensées, aux cultures développées, qu’à la tendance humaine à vouloir, par leur entremise, tout réduire à elle-même. Comme le dit Philippe Mac Leod : « Nous n’en prenons pratiquement jamais conscience, mais nous vivons enfermés dans l’enclos d’une étroite psychologie, dont la fonction principale est de capter ». S’il est légitime que nous cherchions des réponses à nos questions les plus fondamentales, il l’est moins que nous les érigions en vérités absolues et que nous cherchions à les appliquer et à les imposer à tous en tout temps et en tous lieux.
Nous ne saurons certainement jamais de manière ferme et définitive ce qu’est la vulnérabilité et ce qu’il faut exactement « en faire ». La vulnérabilité est irréductible à n’importe quel objet. Elle se dérobe à toutes déterminations. Si ce constat constitue un rempart contre tous les dogmatismes, s’il garantit nos libertés, il n’est pas facile à admettre. En effet, il nous dit que personne, nous-mêmes compris, ne saura jamais exactement qui il est. Nous sommes condamnés, pour toujours, à nous chercher et à faire, chaque jour, de mieux en mieux. Pour autant, une telle vision de la vulnérabilité est un bel hommage rendu à la vie. Elle invite également tout à chacun à exercer au mieux sa pensée pour trouver individuellement et collectivement une voie médiane entre les idéalismes béats et les matérialismes mortifères.
La conservation des milieux naturels propose, aujourd’hui, un nouveau rapport à la nature. En quoi consiste-t-elle ? Quel rôle peut-elle être amenée à jouer ?
Le rapport Homme/nature aujourd’hui
Les missions de la Communauté d’agglomération Marne et Chantereine
La Communauté d’agglomération Marne et Chantereine est chargée d’assurer, sous le contrôle du Président du Conseil régional et dans le respect de la réglementation, la conservation du patrimoine naturel de la Réserve. Elle veille au respect des dispositions inscrites dans la décision de classement de la R.N.R.
Ses principales missions sont les suivantes :
- La connaissance du patrimoine naturel et culturel de la réserve
- La restauration, l’entretien et l’aménagement de la réserve
- La surveillance de la réserve
- L’accueil du public (pédagogie, sensibilisation, information)
- La gestion administrative de la réserve
Afin d’assurer ses missions, le gestionnaire élabore un plan de gestion, véritable tableau de bord de la réserve, il décrit les finalités, les objectifs poursuivis et les actions à mener, notamment en matière de gestion écologique et de sensibilisation. Ce dernier aspect revêt, nous le verrons, une dimension fondamentale.
Conservation des Îles de Chelles, psychologie et citoyenneté
Ce n’est pas parce que nous ne saurons certainement jamais définir la nature que nous ignorons totalement les actions permettant aux milieux naturels d’exprimer leurs potentialités. Pour faire une analogie médicale, ce n’est pas parce qu’un médecin ne saura pas précisément définir la bonne santé qu’il ne saura pas la favoriser.
Sur la Réserve Naturelle Régionale des Îles de Chelles, en l’état actuel des connaissances scientifiques disponibles, les principales actions de conservation consistent à restaurer la naturalité et la typicité des habitats, à assurer des conditions de milieux favorables à la faune et à diversifier les habitats. Aussi, étant donné le caractère relatif de nos savoirs, ces actions ont également pour but d’améliorer nos connaissances.
A travers la sensibilisation, la conservation s’attèle aussi à faire découvrir à tout un chacun ce que le gestionnaire sait sur les milieux et les espèces. Si une telle démarche permet à la conservation d’être acceptée et, donc, pérennisée, elle ne doit pas s’en contenter. En effet, il semble primordial, aujourd’hui, qu’elle mette en avant l’impossibilité à définir la vulnérabilité et la nature de façon ferme et absolue. Pour cela, elle peut s’appuyer sur la notion d’inconscient qu’a développé, à la suite de Freud, Carl Gustav Jung et à laquelle l’écopsychologie fait référence.
Une telle approche de la sensibilisation doit permettre à tout un chacun de mieux appréhender sa fondamentale inappropriation à lui-même, et inviter la conservation à sortir des milieux qu’elle préserve pour, d’une part, au niveau individuel, protéger liberté de conscience, respect de soi et d’autrui, et, d’autre part, au niveau collectif, se délester des contraintes fortes que lui imposent les milieux sensibles et être mieux admise et prise en compte dans le débat public.
Pour conclure, nous laisserons la parole à Michel Maxime Egger, qui, à propos de l’écopsychologie nous indique qu’ « Il ne s’agit pas d’aider la personne à se réadapter à un système […], mais de l’aider à acquérir les ressources pour s’en libérer et œuvrer à son changement. C’est pourquoi un James Hillman plaide pour la transformation des cabinets de psychothérapie en laboratoire de citoyenneté ».
Bibliographie :
- Groupement ADAGE Environnement – Récit rétrospectif – SAGE Marne Confluence – 2012
- Frédéric AMIEL – Approches sociologiques de la nature – IFSA s.a.s. (Etablissement privé d’enseignement à distance)
- Musée Alfred BONNO, D’une rive à l’autre : Chelles-Gournay – 2010
- Ville de Chelles – Plan local d’urbanisme – 2008
- Conseil Régional d’Île-de-France – Délibération n° CP08-1283C du 27 novembre 2008
- IAURIF (Institut d’Aménagement et d’urbanisme de la Région Île-de-France) – Schéma d’orientation paysagères – Ville de Chelles – Janvier 1998
- Philippe MAC LEOD – Sens et beauté – éditions Ad Solem – 2011
- Frédéric LENOIR – Le Christ philosophe – Points – 2009
- Frédéric LENOIR – La guérison du monde – Fayard – 2012
- G.E. – Réserve Naturelle Régionale « des Îles Mortes de Chelles – Inventaires complémentaires et plan de gestion quinquennal – 2008
- Blaise PASCAL – Pensées – Poche – 1993
- Samuel PERICHON – Politiques de la protection de la nature – IFSA s.a.s. (Etablissement privé d’enseignement à distance)
- Elysée RECLUS – Du sentiment de la nature dans les sociétés modernes – Broché – 1866
Sitographie :
- ANDRA/BRGM – Histoire géologique du bassin parisien – https://youtube.com/watch?v=LMi2_LLQ950
- Serge CARFANTAN – Philosophie et spiritualité :
- Leçon 19 : L’idée de nature – http://sergecar.perso.neuf.fr/cours/nature1.htm
- Leçon 170 : Philosophie de la nature – http://sergecar.perso.neuf.fr/cours/nature10.htm
- Lucien FOLLET :
- Blog de l’association des riverains des bords de Marne – http://www.lemarneux.fr/
- Bords de Marne – http://www.follet.org/bdm/
- INRAP – Frise archéologique pour les scolaires – https://multimedia.inrap.fr/archeologie-preventive/chronologie-generale#.WxbnsYq-mUk
- Michel MAFESOLI – Le « réenchantement du monde » http://www.youtube.com/watch?v=bwXWZt9D7C8
- Trilogies – Intuitions fécondes de l’écopsychologie http://www.trilogies.org/articles/intuitions-fecondes-de
Table des figures :
- Figure 1 : Localisation de la Réserve Naturelle Régionale des Îles de Chelles en Seine-et- Marne, à l’est de l’Île-de-France
- Figure 2 : Unités géographiques de la Ville de Chelles
- Figure 3 : Système de tresse formé par la Marne
- Figure 4 : Borne de pierre marquant une entrée de l’abbaye
- Figure 5 : Chelles en 1740
- Figure 6 : Bûcherons sur l’île Refuge
- Figure 7 : Chelles dans la première partie du XXème siècle
- Figure 8 : Chelles en 2006
- Figure 9 : Baignade en Marne
- Figure 10 : Article du journal la Marne
- Figure 11 : Les îlots jumeaux en 1995
- Figure 12 : Berges fascinés sur l’Île Cardamine
- Figure 13 : Cartographie des Îles de Chelles