Les retombées du romantisme : à la découverte des continents oubliés

Marie Romanens

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Dans Le Voile d’Isis, Essai sur l’histoire de l’idée de Nature, le philosophe Pierre Hadot retrace l’évolution des attitudes que l’homme a développées face à la nature, ou plus précisément vis-à-vis « des secrets » qu’elle cache derrière le voile de ses apparences. Il distingue deux modes d’approche.
La première se fonde sur la volonté de découvrir, dans un élan de conquête et pour des fins utilitaires, les réalités que la nature détient. C’est l’attitude prométhéenne, du nom du héros qui vola le secret du feu aux dieux de l’Olympe afin d’en faire profiter les humains. La seconde tourne le dos à cette recherche intéressée en prônant le respect du mystère qui ne peut se révéler que de manière progressive, lorsque l’être se fait réceptacle à la beauté du monde. C’est l’attitude orphique, du nom du héros et poète grec, fils de la muse Calliopé (poésie), qui, par son chant et les accents de sa lyre, charmait les animaux sauvages et parvenait même à émouvoir les végétaux et les éléments inanimés. Orphée, dans l’Antiquité, était lié aux cultes à mystères et l’épisode de sa descente aux enfers à la recherche d’Eurydice évoque les épreuves initiatiques en même temps que la question du salut de l’âme.

« Les deux attitudes que j’ai distinguées correspondent… à notre rapport ambigu à la nature, et l’on ne peut les séparer d’une manière trop tranchée.
D’une part, la nature peut se présenter à nous sous un aspect hostile, contre lequel il faut se défendre, et comme un ensemble de ressources nécessaires à la vie, qu’il faut exploiter. Le ressort moral de l’attitude prométhéenne…, c’est le désir de secourir l’humanité. Mais, d’un autre côté, le développement aveugle de la technique et de l’industrialisation, aiguillonnée par l’appétit du profit, met en péril notre rapport à la nature et la nature elle-même.
D’autre part, la nature est à la fois un spectacle qui nous fascine, même s’il nous terrifie, et un processus qui nous englobe. L’attitude orphique, qui la respecte, cherche à préserver une perception vivante de la nature, mais, à l’opposé de l’attitude prométhéenne, elle professe un primitivisme qui n’est pas non plus sans danger[1]. »

L’approche prométhéenne existait déjà, depuis bien longtemps : dans la mécanique, « technique qui consiste à ruser avec la nature, grâce à des instruments fabriqués par l’homme[2] », depuis l’Antiquité (Le mot méchané signifie d’ailleurs « ruse ») ; dans la magie aussi, qui cherche à agir sur la nature par des moyens occultes et qui fut pratiquée depuis les temps les plus reculés.
C’est vraiment à partir du XVIIe siècle que l’approche prométhéenne se renforce considérablement. Grâce à la révolution mécaniste, qui fait de la nature un objet mesurable, quantifiable, et grâce à une pléiade de savants, tels Francis Bacon, philosophe et scientifique anglais (1561-1626), reconnu comme l’un des pionniers de la pensée scientifique moderne[3], Galilée (1564-1642), considéré comme le fondateur de la physique, René Descartes (1596-1650), Isaac Newton (1543-1727)…, une vraie rupture se produit. L’approche prométhéenne devient prégnante, autorisant une position de domination à l’égard d’un monde naturel, traité seulement comme ressources au service des fins humaines, comme objet matériel à saisir et non plus comme sujet agissant.
Elle prend finalement son plein essor au moment de la révolution industrielle au XIXe siècle. Si elle permet alors une amélioration considérable des conditions matérielles de la vie des hommes, elle laisse par contre ces derniers dans l’angoisse face au vide existentiel. Car, après avoir, dans un premier temps, réduit Dieu au rang de grand horloger, elle finit par lui ôter toute raison d’être. Dans un même mouvement, en refusant l’idée d’une Nature conçue comme personnalité, comme sujet agissant, elle signe en quelque sorte sa mort[4] par un excès d’objectivation : le monde naturel se limite désormais à de la matière brute en mouvement.

« Par la Nature, je n’entends point ici quelque Déesse ou quelque autre sorte de puissance imaginaire, mais… je me sers de ce mot pour signifier la Matière même[5]. » (Descartes)

Ainsi, dans un double mouvement, une séparation s’effectue : d’avec les cieux et d’avec la terre. Elle engendre un monde désenchanté dans lequel l’être humain se sent seul, perdu, sans repères.

L’approche orphique est en lien avec des courants de pensée qui s’élevèrent contre les ambitions de la science et de la technique, jugées dangereuses car faisant violence à la nature. Ancrés dans une tradition qui remonte à l’Antiquité, ces courants s’inquiètent devant tant d’arrogance de la part des êtres humains.
Pour Jean-Jacques Rousseau, percevoir la nature, c’est vivre une expérience affective qui touche fortement l’être au point qu’il en arrive à s’éprouver comme une partie du Tout. L’écrivain célèbre l’état naturel par contraste avec l’état artificiel et met en garde :

« Peuples, sachez donc une fois que la nature a voulu nous préserver de la science, comme une mère arrache une arme dangereuse des mains de son enfant ; que tous les secrets qu’elle vous cache, ce sont autant de maux dont elle vous garantit et que la peine que vous trouvez à vous instruire n’est pas le moindre de ses bienfaits[6]. »

Pour Goethe, nous ne savons pas voir la nature, raison pour laquelle celle-ci reste cachée à nos yeux quoi que nous fassions pour la saisir :

« Mystérieuse au grand jour, la Nature ne se laisse pas dérober son voile et ce qu’elle ne veut pas révéler à ton esprit, tu ne pourras pas la contraindre à le faire, avec des leviers et des hélices[7]. »

La seule manière d’aborder la nature est de la percevoir à l’aide des sens et d’exprimer cette perception de façon esthétique. C’est une approche pleine de respect, de crainte, d’admiration et d’enthousiasme. Car la nature est elle-même œuvre d’art, perfection qui demande à être reçue pour être connue, et l’artiste, dans son mouvement, ne fait qu’épouser cet élan créateur originel. Si la nature peut se dévoiler, ce n’est qu’au regard du contemplatif, du poète.

A la fin du XVIIIe siècle, un changement radical d’attitude apparaît. Face au sentiment de séparation humain/nature induit par la révolution mécaniste et le triomphe de la rationalité, face au monde de plus en plus désenchanté de l’ère industrielle, le besoin d’un contact renouvelé avec la nature se fait pressant. Le romantisme apparaît alors « comme une méthode poétique de reprise du monde[8] ». Né en Allemagne, il s’étend progressivement à la France, à l’Angleterre ainsi qu’à d’autres contrées d’Europe, et même hors du continent.

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L’effervescence romantique

Loin de se réduire à un courant poétique ou à de la littérature, le romantisme correspond à un vaste mouvement qui s’élève contre la conception matérialiste de la civilisation occidentale capitaliste pour offrir une autre vision du monde. Il se démarque également de l’esprit des Lumières : à la prévalence de la raison et de la société, il oppose l’importance de l’irrationnel et du sujet.
Le romantisme atteint son apogée en Allemagne entre 1800 et 1830. Dans Histoire de la découverte de l’inconscient, Henri Ellenberger en décrit les traits caractéristiques :

– « Tout d’abord son profond sentiment de la nature, l’opposant à l’esprit des Lumières qui s’intéressait essentiellement à l’homme… Le romantisme se tournait vers la nature dans un sentiment de profond respect, avec “Einfühlung” (empathie), se sentant irrésistiblement attiré par ses profondeurs et cherchant à découvrir la véritable relation de l’homme à la nature…

– Par-delà la nature visible, le romantique cherchait à pénétrer les secrets du “fondement” où il voyait en même temps les fondements de sa propre âme… D’où l’intérêt porté par le romantisme à toutes les manifestations de l’inconscient : les rêves, le génie, la maladie mentale, la parapsychologie, les puissances cachées du destin, la psychologie animale…

– La troisième caractéristique du romantisme consiste dans sa sensibilité au “devenir”. Tandis que les hommes des Lumières croyaient en la raison éternelle se manifestant dans le progrès de l’humanité, le romantisme enseignait que toutes choses étaient issues de raisons séminales dont l’éclosion devait engendrer les individus, les sociétés, les nations, les langues et les cultures. La vie humaine ne se réduisait pas à une longue période de maturité succédant à une phase plus brève d’immaturité, mais représentait un processus spontané de déploiement à travers une série de métamorphoses[9]. »

Face à l’effort de saisie de l’approche prométhéenne, qui réduit la nature au rang de choses utilisables, face à sa volonté de mettre l’homme au centre, qui fait de notre modernité la seule époque « anthropocentrée » de l’histoire de l’humanité, le romantisme s’engage pour rouvrir les espaces condamnés. La tentative s’applique partout, tout autant vis-à-vis du monde extérieur que vis-à-vis du monde intérieur.
Concernant les éléments naturels, une nouvelle sensibilité émerge. Elle invite à une relation de contemplation face à la beauté et à la perfection qu’ils laissent à voir. En France, Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) a tout particulièrement fait l’éloge de la nature, milieu propice à l’émerveillement en même temps qu’il est objet de curiosité scientifique. Aux Etats-Unis, dans la mouvance de quelques poètes anglais, parmi lesquels Samuel Taylor Coleridge (1772-1834) et William Wordsworth (1770-1850), un courant se dessine qui aboutira bientôt à l’émergence de la « Wilderness » et qui, à travers la figure de Henry David Thoreau, sera source d’inspiration pour l’environnementalisme américain.

Si nous connaissons ce prolongement du mouvement romantique vers le monde extérieur, celui vers le monde intérieur, la psyché, est beaucoup moins reconnue. Certes, nous savons l’importance primordiale que le romantisme a accordé à l’âme, mais, en France tout du moins, nous ignorons à quel point cet intérêt pour les profondeurs humaines a influencé la naissance de la psychanalyse et, à partir de là, celles de la psychologie humaniste et de la psychologie transpersonnelle.
Mais revenons d’abord sur les retombées en externe du romantisme.

Les retombées romantiques du côté anglo-saxon : le continent oublié des étendues sauvages au-dehors

L’un des traits essentiels du romantisme qui l’oppose au rationalisme des Lumières est sa réintégration de l’homme dans la nature. En Angleterre, le poète Samuel Taylor Coleridge a renversé le sens du terme « wilderness ». Celui-ci n’évoque plus un désert inculte à contempler au-delà de la zone paradisiaque représentée par l’environnement proche, bien connu et cultivé. Il signifie à l’opposé « quelque lieu sauvage, vert, arrosé et inviolé par l’homme », autrement dit le paradis lui-même, le jardin des délices qu’il faut reconquérir. (Voir le courant de la wilderness)
Dès lors, les régions dites « désertiques », c’est-à-dire hors de toute présence humaine, deviennent le lieu d’exploration sensible et d’immersion régénératrice. En même temps, elles font l’objet de mesures de protection, les éléments naturels étant maintenant considérés pour leurs qualités positives intrinsèques.
Pour Ralph Waldo Emerson (1803-1882), ami des romantiques anglais et chef de file du mouvement transcendantaliste américain[10], la nature est dotée de transcendance : elle reflète une réalité spirituelle supérieure.
Autre grande figure du transcendantalisme américain, Henry David Thoreau (1817-1862) est le premier des « nature writer » (« écrivains de la nature ») en Amérique. Aspirant à vivre « une vie transcendantale dans la nature », c’est-à-dire à rejoindre l’être profond des choses pour y accorder sa conscience, il passa deux années de sa vie dans une cabane au bord de l’étang de Walden[11]. L’écrivain souligne le rôle essentiel de la nature dans la constitution de l’humain. « Dans le sauvage, réside la préservation du monde », affirme-t-il[12].

Le courant de la Wilderness influença largement le mouvement pour la préservation des espaces sauvages, notamment par la création des Parcs Nationaux, et inspira d’une manière générale les environnementalistes.

Retombées en externe donc. Mais qu’en est-il des vastes étendues de l’âme auxquelles les romantiques, et principalement les romantiques allemands, ont porté leur attention ?

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Les retombées romantiques du côté allemand : le continent oublié des étendues sauvages au-dedans

Nous devons aux psychiatres et psychanalystes Madeleine et Henri Vermorel d’avoir, dans Freud, Judéité, Lumières et Romantisme (1995), mis en lumière l’influence du romantisme allemand sur l’invention par Freud de la psychanalyse. (Lire l’interview de Henri Vermorel).

Cette influence, restée méconnue pendant longtemps, est pourtant bien réelle. Peut-être a-t-elle été négligée en raison de l’ignorance en laquelle certains aspects de la culture allemande, trop éloignés de l’esprit rationnel cartésien, étaient tenus en France ?
On la découvre cependant dans l’œuvre freudienne, à travers les différentes figures romantiques qui y sont nommées : entre autres, celle du père de la philosophie de la nature, Friedrich Wilhelm von Schelling, celle d’un autre philosophe romantique, Friedrich Schleiermacher, celle encore du médecin, théologien et théoricien du rêve, Gotthilf Heinrich von Schubert, celles de poètes et musiciens (Jean Paul Richter, E.T.A. Hoffmann)…

En réalité, l’étude de H. et M. Vermorel montrent que le romantisme allemand, outre le fait qu’il produisit un véritable bouleversement dans les domaines de l’art, de la philosophie et des sciences, a directement préparé le chemin d’exploration de l’inconscient. En ce qui concerne Friedrich Wilhelm von Schelling (1775-1854), on sait qu’il fut le fondateur d’une école particulière de philosophie, la Naturphilosophie, ouverte tout autant à des hommes de science (biologistes, herboristes, médecins…) qu’à des philosophes. Selon cette école, nature et esprit sont indissociablement unis et procèdent de l’Absolu. Ainsi, la Nature ne serait autre que la partie visible de l’Esprit invisible.

« Dans la nature visible, le monde organique et le monde vivant sont nés d’un principe spirituel commun, l’âme du monde (Weltseele), qui, de par son propre déploiement et en passant par une série de générations successives, a produit la matière, la nature vivante et la conscience humaine[13]. »

L’être humain fait partie de la nature, il plonge ses racines dans la vie secrète, mystérieuse, insaisissable de l’univers. Le but de chaque personne est en fin de compte de réaliser cette unité entre le visible et l’invisible, cette totalité indissoluble derrière l’apparent dualisme objet/sujet, derrière l’omniprésente « loi des polarités », en expérimentant de façon intense et subjective sa relation au monde. La Naturphilosophie apparaît là comme une matrice qui a largement contribué à la naissance de la psychologie analytique de Jung. Ainsi, le processus d’ « individuation » rappelle le chemin de transformation du sujet romantique ; la « conjonction des opposés » renvoie à la « loi des polarités » et l’archétype du « Soi à « la Totalité indissoluble derrière l’apparent dualisme ». Il est par contre moins habituel, comme il a été dit plus haut, de saisir que la Naturphilosophie a également influencé l’invention de la psychanalyse par Freud.

Henri et Madeleine Vermorel se sont attachés à retracer cette ascendance romantique de la pensée freudienne :

« La naissance de la psychanalyse est contemporaine d’une résurgence des modèles romantiques… C’est… filtré et mêlé à des idées antagonistes que Freud recevra de ses maîtres l’héritage latent des romantiques[14]. »

Ils relèvent notamment que l’intérêt porté à l’activité onirique était majeur chez les romantiques et que l’idée du rêve comme désir inconscient, développée par Freud, n’est autre que celle formulée par le philosophe Gotthilf Heinrich von Schubert (1780-1860) dans son ouvrage La symbolique du rêve (1814).

Ils relèvent également que le concept d’inconscient existait déjà chez les auteurs romantiques. Ceux-ci lui donnaient aussi le nom de « chaos », signifiant par là le danger d’engloutissement qu’il représente et qu’il s’agit de surmonter grâce à un processus de formation, de déploiement de soi à travers une série de métamorphoses : la Bildung. Carl Gustav Carus (1789-1869), peintre et médecin, fut le premier à tenter de théoriser la vie inconsciente, dans un ouvrage intitulé Psyché.

« La clé de la connaissance de la nature de la vie consciente de l’âme est à chercher dans le règne de l’inconscient… La première tâche d’une science de l’âme sera d’établir comment l’esprit de l’homme peut descendre dans ces profondeurs[15]. »

La formation (la Bildung) se réalise à travers les étapes de la vie qui sont autant d’occasions d’initiation de l’individu, considéré comme un être unique chargé de s’accomplir en réalisant sa liberté intérieure. Avec le romantisme, on assiste ainsi à l’assomption du sujet. Pour H. et M. Vermorel, c’est là, incontestablement, « le principal héritage que la psychanalyse a reçu du romantisme ».

Enfin, l’idée d’une force vitale psychique, Trieb, la pulsion, a été largement développée par un grand nombre de romantiques, notamment par des médecins qui inventèrent les termes de « psychiatrie » et de « psychothérapie », ainsi que par le poète Novalis.
Sur ce point, laissons le dernier mot à Madeleine Vermorel :

« Le concept de pulsion continue à nous interroger, notamment sur la relation entre le champ analytique et le champ biologique, sur la relation des représentations et des ressentis corporels… La théorie des pulsions serait, aux dires de Freud, la partie la plus incomplète de la théorie psychanalytique. Mais n’est-elle pas celle qui nous concerne le plus parce que la relation nature-culture, corps-psychisme en est le problème central [16]? »

Nous sommes ici au cœur d’une des questions soulevées aujourd’hui par notre monde en crise. Ne devons-nous pas en effet revoir fondamentalement notre manière d’envisager la relation nature-culture ?

Au cours du XIXe siècle, le romantisme s’est progressivement effacé face à la montée du positivisme. La foi universelle en la science l’emportait, allant jusqu’à prendre la forme extrême du scientisme, véritable consécration de l’approche prométhéenne. Pourtant, l’approche orphique n’a pas disparu pour autant. Elle a continué à sourdre en nourrissant des courants nouveaux (psychologie des profondeurs, psychologie humaniste, psychologie transpersonnelle, wilderness…) qui réaffirment le mystère fondamental de la vie et qui ont façonné une vision du monde pour beaucoup d’entre nous. Elle participe d’un mouvement qui s’attache à faire dialoguer de mieux en mieux rationalisme et approche sensible, Prométhée et Orphée. Ce mouvement a permis la naissance de la pensée complexe et alimente aujourd’hui les débats qui agitent l’écopsychologie.

(novembre 2014)

 Lire l’interview de Henri Vermorel →

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[1] Pierre Hadot, Le Voile d’Isis, Gallimard, 2004, p. 112.
[2] Ibid., p.117
[3] Pour Carolyn Merchant, auteur de The Death of Nature (1980), Francis Bacon élabora un véritable programme de manipulation de la nature, « précisément, nous dit Pierre Hadot, celui que notre époque s’emploie à réaliser, d’une manière qui risque d’avoir des conséquences désastreuses, non seulement pour la nature, mais pour l’humanité ». p.135
[4] Carolyn Merchant, The Death of Nature, HarperSanFrancisco, 1980.
[5] Descartes, cité par Pierre Hadot, op. cit., p.148
[6] Ibid., p. 158.
[7] Goethe, cité par Pierre Hadot, op. cit., p. 160.
[8] Georges Gusdorf, Le romantisme Tome 1 : Le savoir romantique, Payot, 2011, p.27.
[9] Henri F. Ellenberger, Histoire de la découverte de l’inconscient, Fayard, 2006, p. 229-230.
[10] Le transcendantalisme est un mouvement littéraire, spirituel, culturel et philosophique qui a émergé aux Etats-Unis, en Nouvelle-Angleterre, dans la première moitié du XIXe siècle. Une des croyances fondamentales des transcendantalistes était la bonté inhérente des humains et de la nature. Ils croyaient aussi que la société et ses institutions — particulièrement les institutions religieuses et les partis politiques — corrompent la pureté de l’humain, et qu’une véritable communauté ne pouvait être formée qu’à partir d’individus autonomes et indépendants. Source : wikipedia
[11] L’expérience a été relatée par Henry David Thoreau dans Walden, ou la vie dans les bois (1854).
[12] dans Walking.
[13] Henri F. Ellenberger, Histoire de la découverte de l’inconscient, Fayard, 2006, p. 233.
[14] Madeleine et Henri Vermorel, « Freud et la culture allemande », dans De la psychiatrie à la psychanalyse, L’Harmattan, 2013, p. 260.
[15] Cité par Henri F. Ellenberger, op. cit., p. 237.
[16] Madeleine Vermorel, « La pulsion (Trieb) de Goethe et de Schiller à Freud, dans De la psychiatrie à la psychanalyse, L’Harmattan, 2013, p. 303